Notre Libérateur ne veut pas nous faire simplement sortir d’Égypte, mais nous faire conquérir Canaan
3 – Le passage du Jourdain fait tomber nos murailles de raisonnements à Jéricho et nous met en déroute à « Aï »
Le temps au désert est celui qui était là pour nous permettre de percevoir l’enseignement de la parole de Dieu vécu sous la conduite du Saint-Esprit en nous et à vivre une vie journalière en communion avec Lui, afin d’utiliser le bon sentiment charnel envers toute situation vécue. Le passage du Jourdain ne va surtout pas changer la donne, en ce qui concerne le bon choix des sentiments toujours charnel, à adopter pour produire une bonne action dans une situation donnée, mais si celle-ci était jusqu’alors considérée comme suffisante pour respecter la parole de Dieu, elle va devenir insuffisante, à cause de sa mauvaise « NATURE ». S’il est donc une différence que le passage du Jourdain va devoir nous apporter, c’est bien celle de « vouloir » et non plus de « savoir ».
Celui qui « sait » applique ce qu’il a déjà reconnu ce qui était bon à utiliser en lui, alors que le sentiment de nature divine n’existant pas originellement en lui, ne pourra jamais être sélectionné par celui qui ne le possède pas encore. C’est pourquoi celui qui traverse aujourd’hui son Jourdain par un appel de Dieu, ne va plus pouvoir que « vouloir », sans pour autant connaitre par avance. C’est donc dans la découverte de sa nature que Dieu va nous conduire si nous nous laissons conduire par le Saint-Esprit.
Ce qui a été appris au désert va ainsi rester cent-pour-cent vrais dans le bon choix des sentiments charnels envers la loi divine, mais celui qui passe le Jourdain va devoir apprendre à ne plus s’en servir, tout en restant dedans.
Si au désert nous apprenions seulement à nous laisser conduire par la foi dans le Saint-Esprit, à utiliser au mieux ce que nous possédions déjà, en Canaan Jésus va nous demander de mettre doublement notre foi en pratique, afin qu’Il ne soit plus conduit à faire un simple travail de « couverture », mais de « réécriture ».
Dieu nous demande donc toujours de faire sa volonté, mais au travers de nos motivations et de le laisser faire dans la mise en pratique, puisque celle-ci n’existe qu’à l’état charnel en nous et qu’elle est impure. Il nous demande donc de savoir qu’on ne sait pas, même si notre devoir est de vouloir respecter la parole de Dieu. Dieu attend alors de nous une entière volonté à nous laisser conduire pas à pas, seconde après seconde, par son Saint-Esprit dans toute partie de notre vie, dans ce que nous ne possédons pas comme référence émotionnelle en nous, raison pour laquelle nous le glorifions par la foi que nous plaçons en Lui.
Une chose est en effet primordiale pour celui qui est appelé à passer le Jourdain, c’est de venir à Dieu à la façon dont le fils prodigue se tourna vers son Père. Il n’est pas venu vers lui en lui disant, père, je sais ce qu’il faut que je fasse pour t’être agréable et recevoir de toi la bonne nourriture, mais il est venu vers son père avec un cœur repentant, en sachant qu’il ne savait pas, vu qu’il avait jusqu’alors fait fausse route.
Nous voulons trop souvent faire « pour » Dieu, alors que Dieu veut faire pour nous, à condition que nous ayons déjà fait toute notre part pour nous tenir dans sa volonté. C’est alors cette part, comprise dans un sentiment juste, qui Lui ouvre les droits à la réécriture, si nous n’employons pas notre libre arbitre à mettre en pratique par nous-mêmes le comportement correspondant à sa programmation, mais pour que dans ces circonstances, nous fassions appel à Lui.
Avant d’arriver à ce stade, il est bien évident que la mise en lumière de l’impureté originelle ne peut se faire par nous-mêmes dans une introspection qui deviendrait maladive, puisque jusqu’à ce stade nous ne possédons pas encore la bonne image de comparaison dans nos analyses. C’est donc la confiance que nous avons appris à accorder au Saint Esprit, qui va permettre à Dieu de nous faire entrer dans un travail plus profond que le simple choix de sentiments charnels déjà existants, puisqu’il va permettre d’en séparer la motivation, de l’action initialement programmée.
C’est pourquoi, le Saint-Esprit va nous éduquer progressivement à prendre conscience de l’impureté originelle d’un bon sentiment encore charnel, par un « dialogue » entre notre « cœur » et les analyses de notre cerveau, jusqu’à nous faire prendre conscience, de la différence entre ce que nous envisagions comme résultat avant d’agir et le résultat produit.
Si Lui n’était pas là pour nous faire faire la comparaison, il nous serait bien évidemment impossible de la faire concrètement, par défaut de référence divine en nous. Le Saint-Esprit va alors mettre en évidence à nos yeux, ce que l’utilisation de cet esprit encore charnel a créé d’impure devant Dieu dans nos comportements, bien que ce soit le Saint-Esprit lui-même qui nous ait conduit à l’utiliser, faute de pouvoir en utiliser un de nature divine en nous. C’est de la toute petite dérive impure contenue dans l’action dont Il veut nous faire prendre progressivement conscience et non de la globalité de la motivation et de l’attitude elle-même.
Le but du Saint-Esprit n’est généralement pas de nous condamner d’un mauvais choix de l’esprit charnel utilisé, comme beaucoup s’en ressentent alors accusés, car dans ce cas son but est simplement de nous révéler l’impureté que celui-ci produit invariablement aux yeux de Dieu. Ce n’est alors pas dans un but de reproche que le Saint-Esprit nous reprend, mais afin que nous désirions ne plus commettre l’erreur, tout en restant dans le même bon sentiment. Le Saint-Esprit sait pertinemment que nous ne possédons rien d’autre dans notre désert sentimental, mais Il désire notre entière VOLONTÉ à ne plus « péché », c’est-à-dire à ce niveau, lui accorder la confiance à rester dans ce bon sentiment face à une situation semblable, sans pour autant aller jusqu’à mettre en pratique l’action programmée dans celui-ci.
C’est aussi pourquoi, lorsqu’après le départ de ceux qui accusaient la femme adultère, Jésus dit à celle-ci, va et ne pèche plus, Il s’adressait à chacun de ceux qui désirent le suivre aujourd’hui, d’une part dans la repentance de leurs péchés, mais aussi dans la capacité qu’il veut donner à chacun de ne plus pécher.
L’impureté devant Dieu, lors de notre utilisation d’un esprit encore charnel, se place tout autant au niveau du langage non divin de celui-ci, qu’à l’imprécision que génère la globalisation de multiples références neuronales, par cause de l’imprécision émotionnelle que cette logique génère dans sa programmation. C’est pourquoi notre mode de fonctionnement va devoir passer de quelque chose que l’on connaît, à quelque chose que nous allons découvrir et que par définition nous ne pouvions pas connaître.
C’est en cela que nous retrouvons ce que nous avons vu plus haut en ce qui concerne l’Ancien et le Nouveau Testament. Si l’Ancien Testament était pour nous guider vers le choix du bon sentiment, afin de respecter au mieux la parole de Dieu, l’accomplissement de la loi dans le Nouveau, est là pour nous conduire à vouloir entrer dans ce que nous ne possédons pas encore dans notre cerveau, mais que seul le Saint-Esprit dans notre cœur possède. Celui qui présume de sa connaissance par le bon enseignement de la parole de Dieu, apprend à assimiler une image charnelle en lui qu’il va tenter d’imposer au Saint-Esprit comme une vérité divine, alors que Dieu veut lui révéler le contraire. Cela ne veut pas dire que le sentiment charnel que la personne aura imposé ne sera pas le bon, mais que non seulement ce sentiment restera de mauvaise nature, puisqu’il sera issu d’analyses charnelles et que l’attitude de cette personne envers le Saint-Esprit sera mauvaise.
L’apprentissage de la loi est fondamental et bon, mais non pour la mettre en pratique selon notre interprétation, pas plus que pour utiliser cet apprentissage pour savoir comment agir et entrer dans des traditions apprises. C’est la communion avec le Saint-Esprit qui est là pour nous faire respecter la volonté divine à chaque instant, la loi nous servant de balise à ne pas nous laisser entraîner par une autre émotion que celle du Saint-Esprit. C’est pourquoi nous devons continuer de nous laisser conduire par le Saint-Esprit, comme nous l’avons appris au désert, mais dans une dimension encore plus étroite, d’un cœur à cœur avec Dieu.
La Loi donnée par Dieu à Moïse est absolument parfaite, mais seulement pour nous faire prendre conscience que notre respect charnel, même sous la gouverne du Saint-Esprit, ne nous permet jamais d’entrer dans l’Amour de notre prochain. C’est pourquoi Dieu a donné notre Libérateur en Jésus-Christ et que par définition nous devons VOULOIR laisser le droit à ce Libérateur de réécrire notre esprit, pour pouvoir mettre réellement sa parole en pratique hors de l’impureté originelle.
Notre volonté doit donc être de ne pas péché, mais non pour que nous en appliquions l’image charnelle que nous possédons, mais pour qu’un jour, dans notre vie journalière et la vrai grandeur de la confrontation à l’erreur, nous disions « NON » à la mise en pratique selon l’esprit charnel en nous. C’est alors que dans un appel désespéré à Jésus, nous Lui ouvrons la porte à venir nous apporter le bon comportement à notre bonne motivation.
C’est à ce moment et à ce moment seulement, qu’à l’âge adulte, nous ouvrons les droits à Jésus de réécrire le neurone utilisé dans le sentiment ou l’esprit en fonction de l’utilisation du moment. C’est parce que nous étions dans le bon sentiment face à la tentation au péché, mais que notre mise en pratique ne fut pas accomplie selon la programmation charnelle, que sur notre demande Christ put accomplir son travail en nous. Si nous n’avions pas été dans le bon sentiment, Il n’aurait pas pu aller contre notre libre arbitre dans le mauvais choix du sentiment et c’est nous qui Lui aurions donc interdit la réécriture. Il en aurait d’ailleurs été de même si nous avions été dans le bon choix sans faire appel à Lui pour en produire le bon résultat.
Après la repentance et le pardon de nos péchés en Jésus-Christ, nous sommes réellement réconciliés avec Dieu et nous n’avons pas à en douter, parce que le Sang que Jésus versa pour nous à la Croix, couvre toute dimension originelle de péché du regard de Dieu. Nous sommes donc morts, parfaitement morts en Jésus-Christ, car nous sommes parfaitement couverts par le Sang que Jésus versa pour nous à la Croix. Ce n’est cependant pas le réel objectif de Dieu en Jésus-Christ, car son but est de nous rendre semblables à Lui et non de nous conserver sous le poids de raisonnements devant se battre contre des tentations, comme la construction de notre logique charnelle le génère en nous.
Quelque soient nos origines familiales, ou sociétales et quelque soient nos attributions devant Dieu, chacun se retrouve en effet dans la même nécessité de suivre le Saint-Esprit à l’âge adulte, s’il veut travailler à la réécriture de sa nature originelle, dans une nature divine et ne plus péché. Il y a certes des différences fondamentales d’éducations et de comportements dans nos multiples sociétés, mais aujourd’hui la différence ne réside plus dans le fait d’utiliser les bons sentiments comme durant l’Ancien Testament, par l’apprentissage à dominer de mieux en mieux le mauvais sentiment. Si le Saint-Esprit est un peu comme un microscope spirituel, Il n’est pas donné pour que nous affinions au mieux nos attitudes encore charnelles, mais pour que nous soyons conduits à en découvrir, puis à en éliminer l’impureté originelle. C’est là notre Canaan spirituel, car ce n’est pas par hasard qu’après le passage du Jourdain et la circoncision du peuple, le chef de l’armée de l’Éternel apparut à Josué, pour lui signifier qu’ils étaient entrés dans un lieu saint en Josué 6-15. C’est cette sainteté implantée à tout niveau de notre système émotionnel qui nous fait entrer dans le repos de l’âme, puisque le but de Christ est de rendre tout notre système émotionnel homogène dans la même nature divine.
Aussi paradoxal que cela puisse paraitre à certains, il ne s’agit plus d’une simple question d’éducation, mais d’un équilibre entre l’enseignement et la foi, placé sous la gouverne du Saint-Esprit. Que nous soyons issus de famille chrétienne ou non, voir complètement éloignées des règles divines, tout notre système émotionnel, lié à notre nature originelle, est effectivement à réécrire dans la nature divine à l’âge adulte, c’est-à-dire après vingt-cinq à vingt-six ans, en ce qui concerne la fin de notre construction cérébrale.
Si Jésus prit son baptême à l’âge adulte, ce n’est pas qu’il Lui manqua du zèle à l’adolescence, lors de la majorité religieuse de ses douze à treize ans, (qui correspond à la Bar-mitsvah), mais parce qu’il aurait aiguillé dans une mauvaise voie, ceux qui allaient le suivre en rapport au renouvellement des sentiments dans leur cerveau. C’est ainsi que malgré l’exemple que Jésus donna, nous accordons souvent une valeur supérieure à celui né du Saint-Esprit durant l’enfance et cela n’est surtout pas faux, mais en rapport seulement à la construction de ses sentiments charnels. Bien utilisés ces sentiments peuvent apporter un grand plus charnel, comme il en était déjà sous l’Ancien Testament, mais mal utilisés par l’intéressé lui-même, ils peuvent le conduire à de plus grandes présomptions.
Comme nous l’avons vu, le premier système émotionnel de l’esprit est mis en place dans le fœtus pour lui apporter une assez bonne approche comportementale et lui permettre d’affronter son futur cadre de vie. Le second système des sentiments, se programme à l’adolescence pour un affinement des attitudes apportées par l’enseignement, ainsi qu’une meilleure adaptation de l’esprit à la constitution de la personne elle-même, afin d’affiner au mieux l’esprit. Depuis tout temps donc, les sentiments sont là pour corriger le premier système émotionnel de l’esprit de base et plus l’enseignement va conduire l’enfant vers le respect précis de la loi divine, plus ce sentiment en rapport à un contexte donné sera donc proche du respect de la loi. Lorsqu’un enfant est baptisé du Saint-Esprit, plus il aura utilisé le Saint-Esprit dans cette enfance, plus les sentiments touchés par l’impact du Saint-Esprit, lui permettront de minimiser l’impureté originelle dans la mise en pratique de ces derniers, mais ce n’est pas pour autant que ses sentiments auront changer de nature. Ils resteront en effet construits sur le prolongement neuronal de l’esprit s’y rapportant, lui-même généré à partir d’émotions produites par sa logique charnelle, vécues dans le sein de sa mère. Si, bien employés, ils peuvent être éventuellement plus précis, mal employés ils peuvent conduire à des présomptions légalistes, par ce que nous venons d’appeler le microscope du Saint-Esprit, qui fait grandir la peur de l’échec et non plus la foi dans l’Amour de Dieu.
A Jésus seul, il fut évité ce type de construction, car né du Saint-Esprit dès le sein de Marie, raison pour laquelle Il est Fils de Dieu. Il vécut donc toutes les programmations de l’esprit et des sentiments dans l’équilibre de la nature divine, alors que nous les vivons dans le déséquilibre de la nature charnelle, quelque soit l’âge auquel nous recevons le baptême du Saint-Esprit. Cela représente en fait toute sa différence comportementale entre nous et Lui, bien qu’elle n’ait changé en rien sa nature génétique humaine.
C’est pourquoi la traversée du Jourdain est le signal à mener un combat différent, puisque Jésus veut dès lors nous rendre semblable à Lui et non plus seulement couvrir devant Dieu notre nature charnelle.
C’est là l’image de l’entré en Canaan, au travers de laquelle Dieu apporta déjà durant l’ancien testament la préfiguration du travail de Jésus en nous. Si la sortie d’Égypte du peuple hébreu se fit de façon miraculeuse, Dieu produisit un miracle de même nature, bien que d’envergure différente, pour le passage du Jourdain, décrit en Josué 3. L’envergure est différente, car elle ne concerne pas directement la vie éternelle, mais la pureté qui convient à Dieu et que l’Éternel voulait déjà faire régner sur sa terre de Canaan. Si tous ne passèrent pas le Jourdain, puisque deux tribus et demie demandèrent des terres à l’est du Jourdain, toutes les tribus participèrent à la prise de Canaan. Tous héritèrent donc chacun de leur propre terre, mais à celles qui étaient appelées à passer le Jourdain, il fut demander une plus grande précision dans leur purification, avant de recevoir la terre promise en Canaan.
L’Éternel fit alors traverser son peuple à pied sec, en une saison où le courant du Jourdain était des plus forts, mettant en évidence l’intervention divine indispensable aujourd’hui à notre propre traversée. Dieu n’agît pas ainsi, par peur que le peuple trébuchât ou se mouillât les pieds dans le lit du Jourdain, mais pour apporter un symbole fort, concernant cette traversée. Passer à pieds sec est en effet significatif du fait que son peuple n’allait pas conquérir la terre promise avec des pieds souillés par leur cheminement ancien, comme il en eut été si le lit du Jourdain n’avait pas été asséché. C’était afin que chacun comprenne encore aujourd’hui, que c’est Dieu qui ouvre spirituellement la porte à la terre promise hors de la tutelle de Satan, à celui qui veut aller plus loin dans le respect de sa loi et jusqu’à revêtir la nature divine afin de ne plus pécher. Si c’est Dieu qui ouvre la porte, cela prouve bien également que tout libéralisme charnel, hors des voies divines, est obligatoirement voué tôt ou tard à l’échec. C’est en effet seulement sur les bases que Dieu a fixées depuis tout temps dans la génétique de l’homo sapiens, que nous pouvons être vainqueurs et non pas dans des dimensions utopiques humaines. Le symbole fort qu’il voulait faire transparaitre est donc celui de la transition que nous allons devoir faire pour entrer sur sa terre promise, entre la valeur du baptême d’eau qui nous lave de tout acte impur issu de notre nature originelle, à celui du baptême de feu qui purifie la nature de nos actes.
Si la traversée du Jourdain marqua le signal pour le peuple hébreu, nous retrouvons aujourd’hui la porte ouverte devant l’Église de Philadelphie en Apocalypse 3-7/13, à laquelle il est dit : « Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira… Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. »
Ce n’est pas seulement dans le ciel, que l’Église de Philadelphie recevra sa couronne, car celui qui reçoit sa récompense après son départ terrestre, ne risque plus de se la faire voler. C’est donc sur cette terre, que ceux qui revêtent la nature de Christ sont appelés à recevoir la couronne, s’ils ne retournent pas en arrière vers Satan, qui se ferait alors un plaisir de dérober ce que Dieu leur avait offert gratuitement. L’ennemi de nos âmes n’a en effet pas d’autre moyen que celui que nous lui remettions nous-mêmes ce que Dieu nous a octroyé et même si cela peut paraitre aberrant d’en parler, vu que nous n’avons pas à le craindre, nous n’avons pas pour autant à présumer de nos capacités à le vaincre. Dieu seul peut nous en rendre capable en Jésus-Christ, si nous restons dans l’humilité de Lui faire confiance et nous ne devons jamais l’oublier.
Au désert le Saint-Esprit a donc conduit notre foi à bien utiliser ce que nous possédions déjà, ce qui a conduit nos raisonnements à adopter les sentiments charnels les mieux adaptés aux circonstances de notre vie, afin de répondre à la volonté divine devant la loi. Nous avons ainsi utilisé au mieux les moyens qui ont toujours existé pour dominer sur nos erreurs dans des situations données, en nous imposant de bons sentiments. Nous avons pour cela plusieurs moyens à notre disposition et en particulier, celui du contrôle de notre QE (quotient émotionnel) pour conserver à notre cerveau un circuit long disposant de nos analyses, elles-mêmes construites durant l’enfance ou reconstruites après sur les murailles de la parole de Dieu. Pour certaines personnes, tout moyen est alors bon pour conserver un comportement qu’ils considèrent juste, que ce soit par la peur, par leur auto persuasion, par le fatalisme et bien d’autres comportements plus ou moins corrects. Pour d’autres, il ne s’agira que de simples attitudes pour garder une apparence de bon chrétien aux yeux de leurs semblables. Tous les degrés de sincérité existent et la chose en entraine certains jusqu’à l’hypocrisie ou toute autre attitude non correcte pour se donner bonne conscience.
Ce sont là une partie des moyens traditionnels que l’humain utilise à plus ou moins grande échelle pour devenir vainqueur de différentes situations dans sa vie et le chrétien n’est pas mieux pourvu que d’autres. Seul le rempart de la parole de Dieu, selon l’interprétation qu’il fait de celle-ci grâce à son enseignement, sera alors pour lui un plus dans de bons sentiments charnels. Dieu pourra alors lui apporter son soutien, comme il le fit depuis Adam et Ève pour son peuple, lorsque celui-ci le suivait dans de bons comportements.
Nous pourrions sans doute décrire beaucoup d’autres remparts qui permettent à nos raisonnements de produire une action « d’apparence correcte », si nous n’y regardons pas de trop près. Il en fut sans doute de même pour les hébreux durant leurs quarante années de désert et si cela n’est pas juste, cela montre bien le désir de chacun d’avancer dans le respect de la parole de Dieu. Dieu veut cependant remplacer toutes ces murailles de raisonnements par la seule confiance dans le Saint-Esprit et va donc utiliser l’harmonie vécue dans sa présence lors de nos louanges à Dieu, pour faire tomber nos excès de craintes envers Lui, puisqu’elles nous leurrent dans notre sincérité à le servir. Ce sont ces louanges dans l’adoration qui vont en effet commencer de faire tomber les murailles de nos raisonnements construits dans la crainte et parfois la peur, pour ne pas dire l’effroi envers Dieu, comme il en fut au Sinaï pour les hébreux. C’est au contraire dans un cœur-à-cœur que Dieu veut nous faire entrer en Canaan, non plus comme des enfants qu’Il éduque, mais des amis en qui Il peut placer toute sa confiance à lever le voile que constitue notre dimension charnelle originelle.
C’est donc pour nous faire aller plus loin qu’une fois le Jourdain traversé, Dieu va faire tomber au moins une grande partie de nos murailles de raisonnement, afin de mettre à jour en nous ce que tout cet apprentissage avait masqué de notre nature originelle et dont nos sentiments se sont trouvés plus ou moins influencés dans leur construction. Cette part d’impureté résiduelle que l’humain tente de dissimuler au maximum est celle qui fait la guerre à l’âme de celui qui se refuse à lui donner raison et ne serait-ce que par ses tentatives à ne pas les laisser transparaitre dans ses actes, cela prouve bien ses tentatives à obéir à Dieu, s’il est sincère. S’il ne l’est pas à cent pour cent, c’est au contraire ce qu’il essaie de dissimuler du regard des autres afin de paraître clean devant Dieu tout en se sachant impur. D’une façon comme d’une autre Dieu ne peut donc s’en satisfaire réellement, car ce résidu d’impureté est ce qui englobe tout aussi bien le type d’écriture fondé sur des valeurs charnelles, que des réactions programmées assimilées à une émotion, alors que parfois, ces réactions n’ont que peu de rapport avec le type d’émotion perçu par l’intéressé.
Si nous prenons l’amour comme exemple, il nous est bien évidemment possible d’aimer dans notre dimension charnelle, mais si nous regardons avec le microscope du Saint-Esprit, à la racine définissant cet amour, ainsi que les comportements auto protecteurs que ce type d’amour va générer en nous, nous y retrouverons invariablement une part d’égocentrisme plus ou moins grande, issue de notre nature originelle. C’est cette part résiduelle qui rend impur cet amour devant Dieu et même si par les moyens que nous venons de citer, nous avons une capacité d’impact pour en limiter la partie impure, une part résiduelle finira tôt ou tard par réapparaitre dans certaines situations plus que d’autres, malgré tous nos efforts. C’est donc de cette part dont Jésus veut que nous prenions conscience avant qu’elle ne craie l’irréparable parfois. C’est donc afin qu’un jour, confrontés à nouveau à la tentation de cette auto protection, nous puissions dire « non » à l’impureté charnelle, comme nous venons de le mentionner plus haut.
C’est aussi pourquoi, après nous avoir appelé à traverser le Jourdain, Dieu fait tomber nos murailles de raisonnements comme Il le fit pour son peuple à Jéricho dans un réel baptême du feu selon Dieu, afin que nous puissions conquérir notre Canaan de façon pure en menant le bon combat de la foi. Ce n’était pas que son peuple n’eut jamais combattu puisque deux tribus et demie avait déjà conquis leur terres, mais parce qu’il ne l’avait jamais fait sous la réelle conduite de Dieu. De même que ce qui restait d’impur dans un seul homme de toute l’armée à Jéricho, en la personne d’Acan, mis toute l’armée en déroute à Aï, la partie impure d’un de nos sentiments sera mise à jour par notre déroute dans notre combat suivant. Tout comme il ne s’agissait pas de toute l’armée à Jéricho, il ne s’agit pas du sentiment entier, porteur d’une grande quantité de bonnes choses, mais de la petite impureté résiduelle que Dieu veut éliminer pour conduire son peuple à devenir vainqueur, car saint, comme Il l’est Lui-même.
Si nous avons donc une leçon à tirer de la défaite de « Aï » qui suivit Jéricho, c’est bien celle d’agir selon Josué et les anciens qui ne cédèrent pas à la tentation de revenir en arrière, considérant comme ils furent tentés de le faire, que Dieu ne leur avait jamais demandé d’entrer en Canaan. Cela était d’autant plus marquant pour Caleb et Josué qu’ils avaient tous deux été envoyés par Moïse en tant qu’espions et qu’ils avaient été les seuls parmi les douze envoyés à demeurer convaincus que l’Éternel les soutiendrait dans cette tâche. Il leur eut peut-être été plus facile d’admettre s’être alors trompés lorsqu’ils avaient été envoyés comme espions, plus de trente années auparavant, prétextant la jeunesse comme nous savons souvent le faire. Le prétexte d’avoir été trop présomptueux et de n’avoir envoyé que trois mille hommes durant ce combat de Aï, plutôt que trente milles par exemple, aurait pu également leur fournir une porte de sortie, mais au lieu de cela, ils prirent la cendre et le sac pour se remettre devant Dieu aux yeux de tous et rechercher ce qui aux yeux des plus charnels revenait à rechercher une aiguille dans une botte de foin.
C’est pourtant là qu’ils remportèrent leur vraie victoire, grâce à la confiance qu’ils gardèrent en Dieu et non à celle de leurs propres forces à définir ce qu’ils estimaient bon pour eux.
Au fil de leurs prise de Canaan, cent fois, mille fois et sans doute bien plus Josué et les anciens furent l’un ou l’autre tentés de faire demi tour et de se réfugier à l’est du Jourdain. S’ils ne le firent pas, ce n’est pas qu’ils aient été des surhommes, mais c’est leur confiance dans leur Créateur qui les conduisit à ne pas placer leur confiance en eux. Cette confiance sans limite, cette foi avait certainement été décuplée en eux à Aï, après qu’ils aient pris conscience qu’à cause de la mauvaise attitude d’un seul homme, toute l’armée entière n’avait plus reçu le soutien de Dieu.
Il en est de même aujourd’hui pour nous, car ce sont de nos défaites dont nous devons tirer notre force, en les gérant avec le Saint-Esprit. Prendre la cendre et le sac aujourd’hui c’est vouloir, vouloir et vouloir encore recevoir du Saint-Esprit la compréhension de nos défaites. Nous n’avons pas d’autres moyens pour parvenir à conquérir notre Canaan spirituel, car si le Saint-Esprit sera toujours là pour nous mettre sur la voie de la compréhension de notre erreur, il ne pourra jamais aller contre notre libre arbitre à le suivre dans la précision du bon combat ou suivre un bon enseignement général qui le fait taire dans nos cœurs. Si avant notre Jéricho, Il nous révélait l’erreur en nous, nous tenterions de la gérer avec ce que nous disposons déjà, alors que c’est justement ce qu’il veut nous éviter, par notre prise de conscience de la réalité spirituelle en nous.
L’humain est ainsi fait et c’est pourquoi Dieu nous aime, mais aussi pourquoi Il a donné Son Fils Unique afin que quiconque croit en Lui, ne périsse pas mais qu’il reçoive la vie éternelle au travers de sa repentance.
Celui devant lequel Dieu ouvre le Jourdain doit s’attendre à vivre une aventure merveilleuse, faite certes de d’imprévus pour le moins inattendus, mais encore plus de réconforts et de victoires provenant du Saint-Esprit en lui. Comme ce fut le cas pour Josué et tous ceux qui le suivaient, ce sont ces victoires qui purifie son esprit et qui motivent à toujours aller plus loin celui qui est appelé à conquérir son Canaan. S’il en est ainsi, ce n’est pourtant pas que cette personne soit meilleure qu’une autre. Lorsque Dieu ouvre aujourd’hui la porte à l’Église de Philadelphie, ce n’est pas à un seul homme qu’Il le fait, mais Il ouvre la porte seulement parce que le contexte global fait de cette personne et de son entourage immédiat, un contexte favorable au renouvellement et la progression de tous. Le binôme, ainsi constitué est généralement un couple qui entre alors dans une découverte d’autant plus surprenante, que l’entendement de chacun se trouve bouleversé sans qu’il en prémédite l’action.
Dieu sait très bien que l’homme seul se perdrait immanquablement dans cette découverte qu’il ne peut préméditer, puisque ne figurant pas dans la nature de sa logique originelle et c’est pourquoi Il met en place en Jésus-Christ le moyen de parvenir à cette « découverte » de sa véritable nature. Ce ne sont pas forcément ses mauvaises volontés qui le conduirait à s’égarer, mais bien plus souvent à cause de ses trop bonnes volontés à accomplir selon lui, ce que Dieu veut lui offrir en cadeau et qu’il n’avait pas su interprété jusque là. C’est pourquoi Dieu a pris soin auparavant de placer la sentinelle capable de lui éviter toute sortie des voies divines, qu’il va Lui-même renforcer, ce qui place ses miracles visibles par chacun d’eux, comme il en était au désert de la colonne de fumée le jour et la colonne de feu la nuit.